
Histoire d’un château de
Haute-Auvergne
Le château de La Voulte à Marmanhac
«Il y eu là, à n’en pas douter, à une époque reculée, un château féodal habité par une famille portant son nom mais disparue depuis longtemps sans laisser de traces dans la chronique locale. » Chanoine Pastisson (1)
Le château de La Voulte (a) est un château médiéval de Haute-Auvergne surplombant l’Authre, et l’un des monuments remarquables de Marmanhac, village auvergnat du Cantal.
Il fait partie des Sites Inscrits du département du Cantal depuis 1944. Il est inscrit Monument Historique depuis 1993. Le parc du château a fait l’objet d’une notice dans le cadre du pré-inventaire des Parcs et Jardins remarquables en 1992.
Il s’agit d’un édifice typique de l’architecture régionale du XVe siècle. Construit intégralement en tuf volcanique et coiffé de lauzes, l’ensemble comprend:
-
un corps de logis portant deux tours d’angle au midi, et une en façade contenant l’escalier.
-
un corps de logis secondaire, ou communs.
-
deux tours défensives qui encadraient l’entrée, et une petite tour de guet.
-
une chapelle, consacrée le 23 Août 1928 par Monseigneur Alexis Lemaitre, archevêque de Carthage, primat d’Afrique.
-
un parc, donnant sur la rivière, avec un petit pont et un débarcadère.
Plusieurs familles s’y succédèrent et en écrivirent l’Histoire.
-
Famille de Beauclair
Armes: d’or à trois chevrons de gueules, au chef d’argent, chargé de cinq mouchettes de sable (2).
Famille d’ancienne chevalerie fort distinguée par son ancienneté, ses alliances, sa puissance et ses services (3),(4). Cette maison fut considérable dans cette province (5).
Son fief d’origine était le château de Bel Clar (6),en amont de Fontanges, perché au sommet d’un rocher qui surplombe les gorges abruptes de l’Aspre.
Une branche cadette des Beauclair jouissait déjà de la Voûte avant 1240 (7).
-
Raoul de Beauclair accompagna Saint Louis à la Septième croisade en 1248 comme l’atteste la charte de l'emprunt qu’il souscrivit, à Damiette (Basse Egypte) auprès d’un banquier génois en novembre 1249 sous le cautionnement d’Alphonse de Poitiers, frère du Roi (8),(9). En 1250, il reçut les Éperons d’or et de damoiseau fut fait chevalier (10),(11).
-
Rigaud de Beauclair, valeureux chevalier, fait prisonnier par les Anglais lors du siège de Lusignan en 1373, détenu en ce château de la fée Mélusine (b), paya pour sa rançon une somme de huit cents francs d’or, empruntée à grands frais (12) et, rendu à la liberté, il reprit aussitôt les armes.
Il est compté parmi les chevaliers d’Auvergne qui contribuèrent le plus durant la guerre de Cent Ans à chasser les Anglais du Royaume (13).
Il épousa Irlande de Tournemire avant 1370 (14) et hérita du château de la Voûte en 1375 (15).
Bailli des montagnes d’Auvergne(c) en 1415, il fut commissionné pour le siège d’Aurillac par Jean de Berry (16),(17),duc de Berry et d’Auvergne, frère du roi Charles V.

Le château de La Voulte durant la guerre de cent ans
Dès 1356 des compagnies de routiers, à la solde du Roi d’Angleterre, occupaient les principales forteresses du Haut-pays, Carlat, Alleuze, Saillans, pillaient, ravageaient, rançonnaient les populations, prenaient les châteaux pour ne les rendre que contre « très grandes et excessives rançons. » (77)
En 1358, les routiers sous les ordres du capitaine Derrier, s’emparèrent du château de Roquenatou sur les hauteurs de Marmanhac d’où ils chevauchaient jusqu’à Aurillac (78).
«Ils courroient chaque jour aux portes de la ville, tuoient, prenoient prisonniers et faisoient tous faictz de guerre, si que les habitants d’icelle ville en osoient ou pouvoient issir et aller en leur besoigne. » (77)
Le 23 août 1362, ils signèrent un pacte pour rendre le château et quitter la région contre la somme de 4700 florins (79).
Roquenatou fut repris dès l’année suivante, et les déprédations recommencèrent.
Le capitaine Ramonet de Sort, neveu de Bertrucat d’Albret, et sa bande, Pierre Arnaud de Gas, Guassiarnaud de Bassanet, Arnaud le Basque, Périnot Vailet dit Lo Guacho, lo Lubat de Lesparre et lo Bort de Sanh Paul, se faisaient verser en 1389, des subsides par les consuls d’Aurillac pour « eschiver » leurs vexations (79).
Tout le pays avait été « gasté, ars, pillé », le bétail « tolu, pillé et robé », les terres demeuraient « en frische » constate une lettre de Charles V exonérant la région d’Aurillac de toute imposition.
Les anglais finirent enfin par partir vers 1391 après trente années d’occupation.
La guerre de Cent ans ruina les châtelains, accélérant la chute de plusieurs familles: les de Marmanhac, de La Roque, de Tourtoulou, de Sédaiges (80).
-
Guy de Beauclair
%20_%20toile%20de%20Gorm%20Hansen%20Edit.jpg)
-
Rigaud de Beauclair, chevalier, fut bailli des montagnes d’Auvergne pour Jean Ier de Bourbon de 1426 à 1432 environ (18).
Le 18 avril 1429, venant d’assister à Riom aux Etats d’Auvergne, il amena aux consuls de Saint-Flour l’ordre de voter des subsides pour apporter aide et vivres à la ville d’Orléans assiégée par les Anglais (19),(20), et dans laquelle Jeanne d’Arc, envoyée par Charles VII, parvint à rentrer onze jours plus tard.
-
Guy de Beauclair (?-1475), conseiller et chambellan du Roi (1461), capitaine de francs-archers, (1471,1473) (21) fut nommé en1470 par Gilbert de Bourbon, dauphin d’Auvergne, « capitaine du chastel, châstellenie et mandement de Roure lez Dijon », nomination intervenant en plein conflit entre Charles le Téméraire et le Roi Louis XI (22).
Marié en 1451 avec Catherine de Bosredon, ils eurent pour enfants Nicolas et Antoinette.
Il s’attacha à fortifier la situation du château et fit de nombreuses acquisitions de terres et de droits seigneuriaux autour de la Voûte entre 1460 et 1474 notamment auprès des de Marmanhac (23).
-
Nicolas de Beauclair (?-1505), chevalier, se présenta ainsi, en 1503 dans sa déclaration de biens : « Seigneur de Beaucler, de Fontanges, de Marmaignac et de La Voulte ay Chastel et place de la Voulte … »
«Dictz aussi que je suis homme noble, en estat de chevalier, suyvant les armes dez le tems de ma joynesse jusques au jour présent, tant au faict des ordonnances du roy nostre sire que ailleurs, et suys en aage de 60 ans ou environ, et ay acoustumé de servir le roy …» 24 fébv. 1503 (24).
Il continua à agrandir le domaine autour du château en rachetant la plupart des biens des de La Roque de Roquenatou, donnant à La Voulte une importance qu’elle n’avait jamais connue.
Dans un même temps il fit rebâtir le château, achevé en 1471, sur l’emplacement de l’ancien (25).
Marié en 1471 avec Jeanne de Barasc de Beduer, ils eurent pour fils Antoine, puis en 1502 avec Jeanne de Dienne, pour enfants, Georges, Louis et Marguerite (château de Messilhac) (26).
Toutes ces dépenses laissèrent sa veuve dans une situation financière délicate qu’elle s’attacha courageusement à redresser (27).
En 1501 Pierre II de Bourbon, époux d’Anne de France, fille ainée de Louis XI et régente du Royaume de France de 1483 à 1491, séjourna au château de La Voulte et plusieurs seigneurs du pays vinrent y rendre leur foi et hommage (28).
-
Louis de Beauclair, maréchal de camp des armées du Roi sous François Ier, gouverneur d’Usson près d'Issoire, assista aux Etats Généraux de 1510, et épousa sur le tard Jeanne de Caissac du château de Sédaiges en 1546 (29).
-
François de Beauclair (?-1606), gouverneur d’Usson, chevalier de l’Ordre du Roi (1565) (30), épousa Jeanne de Foix en 1566. Ils eurent pour enfants Louis, Pêtre-Jean ( château de Messac à Laroquebrou, château de la Grelière à Glénat), Gabrielle, Rose et Françoise.
Entre 1574 et 1576 il réalisa d’importants travaux de restauration au château (31).
-
Louis de Beauclair, conseiller du Roi et maréchal de camp en ses armées (32).
Nommé par Henri IV, en 1601, capitaine et gouverneur du château et de la ville de Murat avant de prendre le mandement, comme son père et son grand-père, en la ville et château d’Usson (33),(34) où fut retenue, de 1586 à 1605, la reine Margot, Marguerite de France, fille d’Henri II.
Il assista aux États généraux en 1610 pour l’audition des comptes.
Louis XIII, en reconnaissance des services rendus à son père, Henri IV, à la régente sa mère Marie de Médicis, et à lui-même, le nomma membre du Conseil d’État avec une pension de 800 livres. Il prêta serment le 30 juin 1614 à St-Germain-en-Laye (35).
Il épousa Madeleine de Dienne et n’eut qu’une fille unique.
![Vue d'ensemble depuis l'arrière. - Cliché Delprat. - N. et b. - [1910-1920].jpg](https://static.wixstatic.com/media/e32292_50a21391b2ee4053b16b1c0953442218~mv2.jpg/v1/fill/w_431,h_624,al_c,q_80,usm_0.66_1.00_0.01,enc_avif,quality_auto/Vue%20d'ensemble%20depuis%20l'arri%C3%A8re_%20-%20Clich%C3%A9%20Delprat_%20-%20N_%20et%20b_%20-%20%5B1910-1920%5D.jpg)
Les de Beauclair, portant alors le titre de comte, jouissaient d’une haute situation. Seigneurs de Beauclair et de la Voulte, coseigneurs de Marmanhac et de Fontanges, ils bénéficiaient d’opulents revenus parce que gros décimateurs et grands propriétaires terriens (36).
-
Jeanne de Beauclair (?-1671), dame de Beauclair et de la Voulte, eut de nombreux prétendants et choisit en 1614 Jean d’Aurelle de Colombines qui mourut en laissant trois enfants, François, Gabrielle et Madeleine (37).
Rapports avec les seigneuries voisines
Il y eut de nombreux châteaux à Marmanhac, quoique d’importances inégales: les châteaux de Roquenatou, de Marmanhac, de La Voulte, de Sédaiges, d’Estang, de Broise, et de Niossel.
Seuls trois ont traversé les âges.
À Marmanhac, les droits seigneuriaux furent exercés par les de Marmanhac jusqu’à la chute de la famille qui finit par vendre tous ses biens et prérogatives au XIVe siècle (38).
Jusqu’en 1789 La Voûte et Sédaiges, coseigneuries de Marmanhac avaient toute justice, haute, moyenne et basse, sur la paroisse. Ils exerçaient la police et taxaient le prix du pain et du vin à tour de rôle une année chacun. Leurs juges rendaient les arrêts (39).
Un tunnel souterrain partant de la tour de droite et passant sous la rivière reliait le château de la Voûte à ceux de Sédaiges et de Marmanhac et devait permettre aux combattants, en cas de guerre ou d’invasion, de se porter un mutuel secours, de se ravitailler ou de se sauver dans la défaite (40).
Avec le château de Sédaiges, distant de seulement 500 mètres, il y eut des entraides, Pierre de Sédaiges devenant tuteur des orphelins de La Voulte avant 1285, des mariages en 1546 et 1862, des rivalités concernant leurs intérêts matériels ou honorifiques.
2. Famille de Buisson de Bournazel
La maison de Buisson de Bournazel est alors l’une des plus puissantes du Rouergue (41).
Armes: d’or au buisson de sinople, le chef d’argent chargé d’un lion de sable lampassé de gueules, issant du buisson. Couronne de marquis. Support: deux lions.
Devise: semper virens (42).

-
Jeanne de Beauclair se remaria en 1623 avec Jean de Buisson, marquis de Bournazel, baron de Mirabel, sénéchal et gouverneur du Rouergue (d) comme son père et son grand-père, aux lieu et place d’Anne de Noailles, à qui il racheta sa charge 124.500 francs. Capitaine de 50 hommes d’armes, il servit notamment en Allemagne et en Espagne. (43) Ils eurent pour enfants François, Pierre-Jean, Raymond, Gabrielle et Marie.
-
François de Buisson, marquis de Bournazel, baron de Belcastel, sénéchal et gouverneur du Rouergue (1656) sous Louis XIV, capitaine, se distingua à 14 ans au siège de Perpignan le 4 juin 1644, et fut nommé maréchal de camp après la bataille de Lens en 1648. Il épousa en 1643 Madeleine de Cassagnes de Beaufort de Miramon (44). Ils eurent pour enfants Pierre-Jean, Jean, Henri, Raymond, Marie-Camille, Camille et Jeanne.
Le 8 juillet 1657, la ville de Villefranche-de-Rouergue avait dressé douze arcs de triomphe pour accueillir le jeune ménage et leur mère (45).
-
Jean de Buisson (?-1709), marquis de Bournazel, sénéchal et gouverneur du Rouergue (1677) sous Louis XIV, colonel d’un régiment d’infanterie de milice, épousa en 1679 Jeanne de Canals-Lastronque. Sans enfant légitime, il transmit tous ses biens à son fils adultérin (46).
-
Jean, bâtard, de Buisson de Beauclair, en 1716 ancien capitaine de dragons, lieutenant de la vènerie de feue son altesse royale Charles de France, duc de Berry, petit fils de Louis XIV (85). Il épousa en 1713 Marie de Pouzols résidant accidentellement à la Voulte avec sa mère (47). Ils eurent pour enfants Marie-Camille et Antoine.
-
Marie-Camille de Buisson de Beauclair (1714-1747) épousa à 12 ans, en 1726 son cousin Claude de Buisson (1701-1792), marquis de Bournazel (48). Ils eurent pour enfants Marie-Camille et Jean.
-
Jean de Buisson (1736-1808), comte de Bournazel, député de la noblesse aux Etats Généraux de 1789, épousa en 1760 Victoire Riquet de Bon-Repos puis, en 1781, Marie Agathe Dorothée de Comminges (49), et mourut en 1808 à la Voulte, sans postérité (50).
Il légua l’intégralité de ses biens à sa femme qui s’éteignit en 1819, faisant héritier son neveu, Marie-Joseph de Fumel (51),(52), fils du comte Jean-Georges de Fumel (1721-1788), colonel d’infanterie, chevalier de l’Ordre royal et militaire de St Louis, major général de l’armée des Indes pour Louis XV (53) .
Le château de La Voulte durant la Révolution
Le comte de Bournazel, retenu à l’Assemblée, à Versailles jusqu’à fin 1791, n’est pas présent à la Voulte, gardée par deux domestiques (54).
-
Le 28 juillet 1794, deux religieuses du couvent de Sainte-Claire d’Aurillac, Marie-Françoise de Cornaro de Curton et Marguerite Dejou, refusant de prêter le serment constitutionnel, se cachent dans une petite chambre d’une des tours, et sont arrêtées après avoir été dénoncées par le frère de Marie-Françoise, puis sont écrouées. Cette dernière, à sa libération, viendra à nouveau se réfugier à La Voulte jusqu’à sa mort en 1805 (55).
-
Lors de la « célèbre insurrection du Cantal » (56) en mars 1792, une quarantaine de châteaux sont attaqués, pillés ou incendiés (57) au cours de ce que le député Montagnard Milhaud et sa bande appelaient « les illuminations arpajonaises »(81).
Le 24 mars 1792, la foule marche sur la Voulte. Les émeutiers forcent les portes de la cave à vin, qu’ils pillent, se livrant à tous les désordres (58). Les plus violents décident de démolir le château, ce à quoi l’agent national Guillaume Delsol s’oppose. Ils se bornent à enlever les girouettes, symbole de puissance. Le comte de Bournazel fera arrêter les poursuites, demandant le pardon des coupables (59).
-
On retire les cloches de l’Église la veille de Noël 1793, et on les amène à Aurillac pour les faire fondre. Le culte y est interdit et elle devient « le Temple de la Raison » où l’on célèbre le 8 Juin 1794, la fête de l’Être Suprême voulue par Robespierre.
3.Famille de Fumel
La famille de Fumel, l’une des plus illustres de France (60), originaire du Quercy, admise plusieurs fois aux honneurs de la cour sous l’Ancien Régime, prit possession du domaine et château de la Voûte en 1819 (61),(62).
Armes: d’or à trois fumées d’azur mouvantes de la pointe de l’écu. Couronne de comte. Support: deux lions.
Devise: Una fides, unum foedus, unus amor (63).
-
Marie-Joseph de Fumel (1776-1847), chevalier de l’Ordre de Malte et chevalier de la Légion d’Honneur épousa en 1822, Louise-Antoinette Bertrand de Molleville (64).

-
Georges de Fumel (1827-1899), épousa en 1862 Anne Mathilde Béral de Sédaiges (1835,1925), et fut maire de Marmanhac de1874 à 1876 (65),(66).
Après leur mariage, ils décidèrent de réaliser d’importants travaux au château de Sédaiges et de s’y installer. Ils décorèrent le grand hall avec les cinq grandes tapisseries des Flandres offertes par Louis XVI à son ministre de la Marine et des Colonies, Bertrand de Molleville, grand-père de Louise-Antoinette (67),(68). Une annonce fut passée dans un journal parisien en langue anglaise au printemps 1870 proposant le château de La Voûte en villégiature (83) mais la guerre franco-prussienne fut déclarée le 19 juillet et M. de Fumel mit alors 15 lits à disposition des blessés de nos armées (84).
Il mourut sans héritier en léguant l’intégralité de ses biens à sa femme, Mme la comtesse de Fumel qui conserva les deux châteaux et fit beaucoup pour la commune de Marmanhac: notamment la construction de la chapelle de Roquenatou, le rachat de l’école libre et la restauration de l’église. Elle mourut à 90 ans en 1925 et eut pour héritière sa cousine la comtesse Riverieux de Varax (69).
Le château, transmis depuis plus de 700 ans par héritage ou par alliance, fut ainsi vendu pour la première fois, le 18 avril 1925, par la comtesse de Riverieux de Varax
4. Frédéric François-Marsal
En 1925, le château de la Voulte fut acheté par M. Frédéric François-Marsal (1874 -1958), homme politique de premier plan de la droite républicaine.
Issu d’une famille lorraine où les traditions militaires étaient en grand honneur il sortit de Saint-Cyr major de promotion et partit pour l’Indochine où il fut officier d’ordonnance de M. Paul Doumer et se passionna pour les questions économiques et financières.
Il se maria en 1903 à Saïgon avec Louise Duroch. Ils eurent six enfants.
De retour en France, il entra à la Banque Privée, contribua à en faire un établissement financier de premier ordre et en devint le directeur général.

Durant la première guerre mondiale, il commanda le 6ième BTCA (bataillon territorial de chasseurs alpins) dans les Vosges, puis fut appelé en 1917 à l’état major du général Castelnau puis au Grand Quartier Général où le général Joffre le chargea des études économiques et financières en liaison avec la conduite des opérations. Il fut enfin attaché au cabinet de Georges Clémenceau, président du Conseil et ministre de la Guerre, et fut l’un des préparateurs du Traité de Versailles.
Croix de guerre, Officier de la Légion d’Honneur au titre militaire, il rentra au conseil d’administration de la Banque de l’Union Parisienne (BUP) puis fut nommé en 1920 ministre des finances dans les cabinets d’Alexandre Millerand, de Georges Leygues, puis de Raymond Poincarré en 1924.
Sénateur du Cantal de 1921 à 1930, il fut président du Conseil du 8 au 14 juin 1924 et assura même durant quelques jours l’intérim du président de la République Alexandre Millerand contraint de démissionner.
Nommé par le cartel des gauches, « l’homme aux 27 conseils d’administration » il siégea en effet au conseil d’administration de nombreuses entreprises bancaires, immobilières, pétrolières, coloniales, dont le plus prestigieux fut celui de la Compagnie universelle du canal de Suez, et en présida d’autres comme Electro-Câble ou la SCOA (Société Commerciale de l’Ouest Africain).
Il fut président de 1927 à 1932 de l’Union Coloniale Française, puissant lobby colonial et de 1929 à 1936 de l’Institut Colonial International.
En 1928 il fut élu à l’Académie des sciences morales et politiques.
Les ennuis commencèrent fin 1931 avec l’affaire de l’Electro-Câble, suivie de l’affaire de la SCOA et de la Banque Française d’Afrique et mirent un terme à sa carrière. Il prit comme avocat son ancien chef et ami, Alexandre Millerand, mais fut définitivement condamné en 1936 puis en 1938 pour abus de confiance et infraction à la loi sur les sociétés.
Il se déclara alors ruiné et dut se résoudre à revendre le château de La Voulte le 27 février 1936. (70),(74),(75),(76)
5. Famille Francès
-
M. Sarret, originaire de Jussac et son gendre, M. Maurice Francès, industriel en Alsace et en Provence. Mme Maurice Francès
-
M. Jacques Francès, Inspecteur des Finances et son épouse.

6. Rappels historiques et géographiques
L’Auvergne, Arvernia, la terre des Arvernes, était jadis située au coeur de la Gaule celtique, et son hégémonie s’imposait sur tous les autres peuples gaulois.
Sa position centrale, son aspect montagneux qui permit d’en contrôler l’accès et la traversée, ses ressources naturelles abondantes en eau, en bois, en fer, son agriculture prospère, son fromage, sa démographie vigoureuse, expliquent son ascendant militaire, économique et culturel.
Le peuple des Arvernes, fier et courageux, était respecté de Rome. On apprend que ses rois, Luern, Bituitos, partaient au combat montés sur des chars d’argent, revêtus d’armures étincelantes, et qu’ils distribuaient généreusement richesses et victuailles.
Vercingétorix l’emporta face à Jules César à Gergovie en 52 av JC avant de devoir se rendre lors du siège d’Alésia et d’être conduit à Rome comme trophée.
Les Arvernes furent évangélisés par Saint Austremoine, premier évêque d’Auvergne, accompagné de Mary, Mamet, Nectaire et d’autres.
L’Auvergne a donné un empereur à Rome, Avitus, en 455 , et un pape, Gerbert d’Aurillac (Sylvestre II) autour de l’an mille.
Vers 894, Géraud d’Aurillac fonda l’abbaye qui porta son nom et autour de laquelle se développa la ville d’Aurillac.
Au moyen-âge, les abbayes d’Aurillac et de la Chaise-Dieu, haut-lieu intellectuel, rayonnèrent dans toute la chrétienté.
Ce fut d’Auvergne, au tournant du millénaire, avec le mouvement de « la paix de Dieu », en réponse à l’insécurité permanente et aux guerres incessantes, que furent jetées les bases de la société médiévale puis les codes de la chevalerie, protectrice des faibles et de l’Église.
C’est en raison de ce besoin de protection qu’elle se couvrit alors de châteaux.
Ce fut encore d’Auvergne, en 1095, que le pape Urbain II appela à la première croisade lors du concile de Clermont.
Ce fut enfin le berceau de la maison capétienne de Bourbon qui régna sur plusieurs pays d’Europe.
Marmanhac, situé à 16 kilomètres d’Aurillac, dans le Haut pays d’Auvergne, se niche à une altitude de 650 mètres, au coeur de la vallée verdoyante de l’Authre, (Actarentia, vallée des ours en celte), petite rivière qui coule le long du flanc sud ouest du plus grand volcan d’Europe. La géographie faisant souvent l’Histoire, cette province a toujours regardé davantage, vers le sud (Rouergue, Languedoc) et vers l’ouest (Quercy, Guyenne).
Le chanoine Pastisson, curé de Marmanhac de 1907 à 1925, nous apprend que la paroisse de Marmanhac comptait 48 villages ou hameaux disséminés autour, et jusqu’à 3000 âmes aux XVIe et XVIIe siècles.
7. Aspect architectural
Le château, se dresse au milieu de la vallée, sur la rive droite de l’Authre, qu’il domine. Le corps de logis, rectangulaire, à mur de refend, est flanqué de trois tours circulaires, dont une en façade contenant l’escalier. Construit intégralement en tuf volcanique, il est coiffé de toitures mansardées à lucarnes en lauzes de schiste à deux mouvements.
Le château de La Voulte, tel qu’on peut le voir aujourd’hui, n’a subi que peu de changements depuis sa reconstruction à la fin de la guerre de cent ans par Nicolas de Beauclair, principalement dans sa partie haute (70).
![Château de la Voûte et ses jardins à Marmanhac - [1900-1920]1.jpg](https://static.wixstatic.com/media/e32292_c0b3d0b4e0614cd4bf009e735f090cbb~mv2.jpg/v1/fill/w_586,h_416,al_c,q_80,usm_0.66_1.00_0.01,enc_avif,quality_auto/Ch%C3%A2teau%20de%20la%20Vo%C3%BBte%20et%20ses%20jardins%20%C3%A0%20Marmanhac%20-%20%5B1900-1920%5D1.jpg)
En 1645 Jeanne de Beauclair fit refaire à neuf la toiture et c’est sans doute à cette époque que le toit fut brisé, à deux pentes, selon la mode lancée par François Mansart, qui permettait de transformer les greniers en chambres pour le personnel.
![Château de la Voûte et ses jardins à Marmanhac - [1900-1920]3.jpg](https://static.wixstatic.com/media/e32292_3453f1c8897743bdb3ecf03007d25750~mv2.jpg/v1/fill/w_582,h_414,al_c,q_80,usm_0.66_1.00_0.01,enc_avif,quality_auto/Ch%C3%A2teau%20de%20la%20Vo%C3%BBte%20et%20ses%20jardins%20%C3%A0%20Marmanhac%20-%20%5B1900-1920%5D3.jpg)
Entre 1925 et 1930, M. François-Marsal fit réaliser d’importants travaux, dotant le château féodal de tout le confort moderne, visant à en faire une remarquable propriété d’agrément (70).
Il remania la disposition intérieure du rez-de-chaussée, notamment la salle à manger qu’il fit décorer d’une fontaine en marbre de couleur ambre.
La porte d’entrée historique surmontée d’un linteau formant tympan inscrit dans un arc en tiers-point, fut conservée, mais une nouvelle porte d’entrée avec perron ouvrant sur la cour d’honneur, fut percée en façade.
Le porche d’entrée, anciennement situé entre les deux tours de garde, fut déplacé, surmonté d’un campanile dont le style élancé apparait comme une innovation en Haute-Auvergne, et il assure désormais la jonction entre corps de logis et communs.
L’ancien moulin « Del Laurent » (71), pourvu d’une meule pour le froment et d’une autre pour le seigle, fut converti en chapelle (72).
Parc et jardins, furent entièrement remaniés, agrémentés d’un ensemble de pièces d’eau et de fontaines et un terrain de tennis fut ajouté (73).
Peter Gorham, écrivain anglais, voyageant à travers l’Auvergne dans les années 70, a été séduit par La Voulte qu’il a qualifié, d’un point de vue architectural, de pièce de collection, et a vu dans son porche une porte ouvrant, en quelque sorte, sur un autre monde (82).
Notes
a. Voulte, Vaute, Voute, Voûte : du latin volvo, volvere qui signifie rouler, faire tourner.
En occitan médiéval, volta, vouta : tour, tournant, boucle ; grotte, creux ; tournoi, joute ; refrain,
ritournelle ; volte, cercle serré en équitation.
b. Le siège de la forteresse de Lusignan par Jean de Berry et Bertrand du Guesclin dura de mars 1373 à octobre 1374. Ce château était réputé imprenable en raison de son origine féerique. C’est à la demande de Jean de Berry et de sa soeur Marie de France, que Jean d’Arras composa de 1392 à 1394, le Roman de Mélusine ou l’Histoire des Lusignan.
c. Le bailli des montagnes d’Auvergne représentait l’autorité, au nom du duc ou du Roi, et était notamment en charge de rendre la Justice et d’assurer la sécurité en Haute-Auvergne.
d. Le sénéchal, sous l’Ancien Régime était un officier royal à la tête d’une circonscription militaire et judiciaire. En charge des fonctions militaires, de justice, de police et de finances, il avait en Rouergue également la fonction de gouverneur. Il siégeait à Villefranche.
Références
-
Chanoine Pastisson, p. 282.
-
Bouillet, Tome 1, p. 170.
-
Bouillet, Tome 1, p. 169.
-
Chanoine Pastisson, p. 283.
-
Chanoine Audigier, p. 466.
-
Dictionnaire Topographique du Département du Cantal, p. 36.
-
Chanoine Pastisson, p. 287.
-
De Ribier, p. 410.
-
Bellaigue de Bughas, p. 88, Radulphus Bellusclarus.
-
Chanoine Pastisson, p. 283.
-
Cercle Généalogique et Héraldique de l’Auvergne et du Velay n° 34, 1985, p.10.
-
De Ribier p. 75.
-
Bouillet, Tome 7, p. 269.
-
Bouillet, Tome 6, p. 372.
-
Chanoine Pastisson, p. 286.
-
Déribier-du-Chatelet, p. 140.
-
Bouillet, Tome 1, p.169.
-
Boudet, p. 205.
-
« A XVIII jour d’abrial (1429) venc ayssi Rigalt de Belclar, baillios de M. De Bourbon, per postar ayssi la tailha autreghada en Auvergne al rey nostre senhor per far prestament ajuda, de vieures à los qui eront assetiat dedins Orlhieux. » Registre Consulaire de Saint-Flour 1429-1430, f.26.
-
Chanoine Pastisson, p.226.
-
De Ribier, p.75.
-
(Rouvres-en-Plaine, résidence favorite des ducs de Bourgogne) Archives départementales du Lot antérieures à 1790, rédigé par M. L. Combarrieu, Série F.61,Tome 3, p.78. Cahors. 1900.
-
Pastisson, p. 291.
-
Champeval, p. 204 et 205.
-
Pastisson, p.291 et 292.
-
De Ribier, p. 74.
-
Pastisson, p. 294.
-
Déribier du Châtelet, p. 140.
-
De Ribier, p. 74.
-
De Ribier, p. 74.
-
V.M.F. p. 103.
-
Pastisson, p.294.
-
Archives du Cantal 1E 67.
-
Revue de la Haute-Auvergne, p.102.
-
Pastisson, p. 297.
-
Pastisson, p. 299.
-
De Ribier, p.55.
-
Pastisson, p. 209, 239, 305.
-
Pastisson, p. 306, 307.
-
Pastisson, p. 270, 271.
-
V.M.F. p. 104.
-
Villain, p. 839.
-
Villain, p. 836.
-
Villain, p. 838.
-
Pastisson, p. 311.
-
Villain, p. 838.
-
Pastisson, p. 312.
-
Messac, p. 41.
-
Villain, p.838.
-
Pastisson, p 596.
-
Revue des Bibliothèques, p. 232.
-
Journal politique et littéraire de Toulouse, p.4.
-
Nobiliaire de Guienne, p.31.
-
Pastisson, p. 456.
-
Pastisson, p.434.
-
Ado Anatoli, p.264.
-
Delpont Hubert, p.242.
-
Pastisson, p. 457.
-
Pastisson, p. 457.
-
Nobiliaire de Guienne, p. 3.
-
V.M.F. p. 104.
-
Pastisson, p. 596.
-
Nobiliaire de Guienne, p3.
-
Nobiliaire de Guienne, p. 33, 34.
-
V.M.F. p.104.
-
Pastisson, p. 502.
-
Notice Mérimée PM 15000595.
-
Pastisson, p. 509.
-
Pastisson. p. 510.
-
V.M.F. p.104, 105.
-
Pastisson, p. 296.
-
Pastisson, p. 34.
-
V.M.F. p. 106.
-
Le Monde illustré 28 Août 1920.
-
La Parole libre. Supplément du Journal Parlé, 14 Juin 1924.
-
Base Léonore Grande Chancellerie de la Légion d’Honneur.
-
Revue de la Haute-Auvergne Tome XXX, 1943, p. 117, 118, 119.
-
PASTISSON, p. 264.
-
Archives départementales du Cantal, Série EE, Affaires militaires, 1362-1389.
-
Pastisson, p. 324.
-
Serres, p. 92 et 111.
-
Peter Gorham, Portrait of Auvergne: travels through a haunted land, R. Hale, London, 1975.
-
« TO LET, A FURNISHED CHATEAU, with pleasure grounds, shooting and fishing (the river abounds with trout), situated in one of the most picturesque valleys of Auvergne, 15 kms from Aurillac, on the Orleans railway. For particulars direct to M. le Propriétaire du Château de la Voûte, Aurillac, Cantal. » Galignani’s messenger, 21 avril 1870.
-
Journal officiel de l’Empire Français, 1 septembre 1870.
-
Pastisson, p. 309.
![Cliché anonyme. - N. et b. - [1930].jpg](https://static.wixstatic.com/media/e32292_fefa0afd430947c0bbad280942e74e6d~mv2.jpg/v1/fill/w_606,h_420,al_c,q_80,usm_0.66_1.00_0.01,enc_avif,quality_auto/Clich%C3%A9%20anonyme_%20-%20N_%20et%20b_%20-%20%5B1930%5D.jpg)
![Château de la Voûte et ses jardins à Marmanhac - [1900-1920]5.jpg](https://static.wixstatic.com/media/e32292_55151a2bd0f64accad9a8c563370ec8f~mv2.jpg/v1/fill/w_600,h_825,al_c,q_85,usm_0.66_1.00_0.01,enc_avif,quality_auto/Ch%C3%A2teau%20de%20la%20Vo%C3%BBte%20et%20ses%20jardins%20%C3%A0%20Marmanhac%20-%20%5B1900-1920%5D5.jpg)

Bibliographie
-
ADO Anatoli, Paysans en Révolution. Terre, pouvoir et jacquerie. 1789-1794, Paris, Société des études robespierristes, 1996. Traduction d’après la seconde édition russe (1987) d’une thèse publiée à Moscou en 1971
-
Archives départementales du Cantal. Sous-série 1E: titres féodaux et papiers des familles. Aurillac. 2021
-
Archives départementales du Cantal, Série EE, Affaires militaires, Côte E DEP 1500/123, 1362-1389
-
AUDIGIER Pierre, Chanoine. Histoire d’Auvergne Tome 1. Clermont-Ferrand, Imprimerie L. Bellet
-
BELLAIGUE DE BUGHAS, L’Auvergne aux Croisades, paru dans L’Auvergne Historique, Littéraire et Artistique à Riom chez Ulysse Jouvet, 1903
-
BOUDET Marcellin, Les baillis royaux et ducaux de la Haute-Auvergne, Riom, Ulysse Jouvet, 1906
-
BOUILLET Jean-Baptiste Nobiliaire d’Auvergne, Clermont-Ferrand, Imprimerie de Perol. Tome 1, 1846. Tome 6, 1852. Tome 7, 1853.
-
CHAMPEVAL Jean-Baptiste Le rôle de Ban et Arrière-Ban du Haut-Auvergne en 1503.
-
DELPONT Hubert, La Victoire des croquants
-
DE RIBIER Louis Dr Preuves de la noblesse d’Auvergne. Recherche générale de la noblesse d’Auvergne 1656-1727. Librairie ancienne Honoré Champion.1907
-
DÉRIBIER-DU-CHATELET, Dictionnaire statistique et historique du département du Cantal, Quatrième volume, Aurillac, Imprimerie de M. Picot et Bonnet. 1856.
-
FOUILHOUX Jean-Baptise, Chanoine, Fiefs et Châteaux-Forts relevant de la Comté d’Auvergne, Clermont-Ferrand, Imprimerie Générale, 1926.
-
Journal politique et littéraire de Toulouse et de la Haute-Garonne, Lundi 18 Avril 1825.
-
Messac, Grandeur et Vicissitudes d’un Domaine
-
O’Gilvy, Gabriel. Nobiliaire de Guienne et de Gascogne, Bordeaux, Typographie G. Gounouilhou,1856.
-
PASTISSON Joseph, Chanoine. Histoire d’une commune de la Haute-Auvergne, Marmanhac. Editions U.S.H.A. Aurillac 1929.
-
Revue de la Haute-Auvergne, publiée par la Société des Lettres, Sciences et Arts, Deuxième Fascicule, Avril-Juin, Aurillac, Imprimerie Moderne, 1934.
-
Revue de la Haute-Auvergne, Tome XXX (suite), Quarante-cinquième année - 1943 - fascicule unique, Aurillac, Imprimerie Moderne, 1943.
-
Revue des Bibliothèques, Publication mensuelle, Directeur Emile Chatelain, 1 Janv 1915.
-
SERRES Jean-Baptiste, Histoire de la Révolution en Auvergne, Tome IV, Vic et Amat, Paris, 1895.
-
VILLAIN Jules, La France Moderne, III, Haute-Garonne et Ariège, Montpellier, Imprimerie Firmin, 1911.
-
V.M.F (Vieilles Maisons Françaises), Exposé de M. R. Monboisse, Section Cantal, 3 promenades, 8, 1984-1985-1986, 4 BIB, acquisitions antérieures à 2000.
Pour vous mes chers enfants, j’ai classé ces archives.
J’espère qu’à votre tour vous saurez les aimer
N’étant pas de ces coeurs aux pensées fugitives
Que les vieux souvenirs ne peuvent plus charmer …
Toujours de vos aïeux conservez la mémoire !
Ils ont lutté, souffert, combattu, travaillé,
Servi le Roi, l’Eglise ! Ayant lu leur histoire,
J’ai, dans la tour antique où d’autres ont veillé,
Déposé ces écrits. Si parfois il arrive
Au cours de cette vie, qu’un de vous soit lassé,
Qu’il vienne et se recueille en son âme attentive
Auprès de la grande âme éparse du Passé !
Gabriel de Miramon, 1933 (Château de Pesteils)